Les PME, entreprises préférées des Français

Alors que le mouvement des Gilets Jaunes a exacerbé la défiance à l’égard des élites dirigeantes, la confiance des Français dans les PME reste très forte. Ce que confirme une étude de la FEEF et du cabinet Occurrence. Les Français plébiscitent la proximité et la dimension humaine des petites et moyennes entreprises investies au cœur des territoires.

 

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Tandis qu’une méfiance diffuse persiste dans l’opinion publique à l’égard des grandes entreprises, des groupes cotés en Bourse et des multinationales, les PME inspirent toujours confiance.

Selon une étude d’opinion rendue publique le 11 juin 2019 et réalisée par la FEEF, fédération des entreprises et entrepreneurs de France*, et le cabinet Occurrence *, 77% des Français interrogés accordent leur confiance aux PME contre 28% aux multinationales.

Pour 56% des sondés, leur attitude se fonde sur le caractère « proche » et « humain » des PME.

Ces PME de proximité, que l’on connaît dans sa ville, son département, sa région,  contribuent incontestablement à la vitalité des économies locales : les PME favorisent le développement économique des territoires,  attestent 85% des sondés.

Pour près de 9 Français sur 10, les PME participent au rayonnement d’une région et de ses produits locaux ( 27% seulement dans le cas des multinationales).

Et 83 % des sondés estiment que les PME renforcent le lien social au sein d’un territoire (24% pour les multinationales).

« Pollinisateurs »

Assaël Adary, le président du cabinet Occurrence qui a réalisé l’étude commente : « Les PME sont les pollinisateurs de la vie économique et sociale française. Les Français voient dans les PME des femmes et des hommes au service d’un territoire, pas seulement un enjeu économique mais un enjeu de fécondité des territoires. » Selon ce spécialiste de l’opinion, cet attachement aux PME ressort aussi du dépouillement des propositions collectées à l’occasion du Grand débat national.

Les PME favorisent les circuits courts

Les Français se montrent de plus plus sensibles aux enjeux écologiques, donnent leur préférence à un approvisionnement de proximité et s’émeuvent des gaspillages. Or les PME sont bien placées pour assurer des circuits de distribution courts, estiment 84% des sondés (contre 21% d’opinions en faveur des multinationales).

78% des Français du panel jugent que les PME sont centrées sur le consommateur, ont des produits de qualité supérieure et sont innovantes.

76% des sondés estiment que les PME sont animées par des entrepreneurs et des collaborateurs engagés.

 

Beaucoup de PME pratiquent la RSE (responsabilité sociale et environnementale) comme Monsieur Jourdain de Molière faisait de la prose, sans forcément le savoir (ou le faire savoir)!  C’est ce qu’a reconnu Valérie Le Graët, directrice générale du groupe agroalimentaire familial éponyme, lors d’un colloque organisé le 27 mai 2019 par la FEEF au Sénat, destiné à mettre en valeur la contribution des PME à la « vitalité des territoires ».

Les PME familiales, ancrées souvent depuis plusieurs générations sur un même territoire, sont moins enclines à délocaliser leurs productions que les grands groupes financiarisés; elles ne se résolvent à licencier qu’à la dernière extrémité. Le dialogue social y plus direct et peut faciliter les compromis propice à pérenniser l’entreprise.

La taille des PME permet, en effet, une proximité relationnelle entre le dirigeant et ses salariés, ce qui confère à l’entreprise une meilleure réactivité et une plus grande adaptabilité. Les PME ne pâtissent pas des lourdeurs bureaucratiques et des dysfonctionnements organisationnels que l’ont peut observer dans les grands groupes structurés en « silos »…

Dominique Amirault, président de la FEEF

> Pour Dominique Amirault, le président de la FEEF, « Une PME, on l’aime parce qu’elle fait partie de notre vie ! Les Français ont conscience que les PME sont un formidable moteur économique et social pour nos territoires, et donc un atout pour la France. Quand les Français citent spontanément l’emploi comme première qualité des PME, la réalité corrobore cette perception puisque les PME sont bien à l’origine de 80% des créations d’emplois dans notre pays. Les décideurs publics devraient s’en rappeler au moment de légiférer pour davantage libérer les PME et rétablir une concurrence plus équitable entre PME et multinationales, via la différenciation PME que les Français soutiennent à 74% ».

Une « différenciation » pour réduire les distorsions de concurrence avec les grands groupes.

 

L’enquête le souligne : pour 65% des sondés, les PME subissent de trop lourdes contraintes légales et réglementaires. Et 86% jugent que les PME doivent surmonter de nombreux freins pour pouvoir embaucher. Tandis que 85% estiment que les PME souffrent d’une fiscalité trop importante ( contre 28% pour ce qui est des multinationales).

C’est pourquoi la FEEF préconise la mise en place en faveur des PME d’une « différenciation », notamment en matière fiscale, pour que celles-ci puissent affronter la concurrence avec les grands groupes et les multinationales d’une manière « plus équitable et plus loyale ».

L’enquête fait apparaître que 74% des Français sont favorables à cette « différenciation ».

*Méthodologie de l’étude FEEF-Occurrence:
Étude réalisée en ligne en avril 2019 auprès d’un panel de 1 052 Français métropolitains, âgés de 18 à 65 ans, représentatifs de la population française (méthode des quotas).
  • La Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF) représente les PME-ETI fournisseurs alimentaires et non-alimentaires de la grande distribution. Ce qui correspond à 20 000 entreprises réalisant quelque 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et employant 250 000 personnes sur l’ensemble du territoire.
  • Occurrence, créé en 1995, est un cabinet d’études et de conseil indépendant, spécialisé dans l’évaluation de la communication des entreprises et institutions, et de l’analyse des opinions.

Combien sont-elles?

Sur les 4 millions d’entreprises recensées par l’Insee, les PME (de 10 à 250 salariés) rassemblent 135 000 petites et moyennes entreprises, tandis que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont au nombre de 5 800.  Au deux bouts de la chaîne, on dénombre seulement  292 grandes entreprises (GE) employant 3,9 millions de salariés en équivalent temps plein, soit 29 % du total, mais, à l’autre bout, près de 3,9 millions de microentreprises (moins de 10 salariés). Les PME et les ETI  emploient respectivement 27 % et 25 % du total des salariés du secteur marchand. Tandis que les microentreprises emploient 19% du total.