Le bel avenir des services aux personnes : un impact sociétal positif, un potentiel économique à consolider

Boosté par la loi Borloo de 2005, le secteur des services aux personnes (SAP)  a diversifié son offre, tandis que les opérateurs se sont multipliés. De nombreuses entreprises privées et des réseaux d’enseignes s’activent dans 26 métiers différents, à côté des associations et des institutions publiques. Le potentiel de développement est considérable pour répondre aux nombreux besoins tout au long de la vie. Le recrutement et la professionnalisation des intervenants restent des défis. Les SAP jouent aussi un rôle sociétal bénéfique, avec un bilan plutôt positif pour les comptes publics. Deux rapports récents font le point sur les enjeux et les perspectives de ce secteur d’avenir. Synthèse et commentaires.

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Les services aux personnes (SAP) englobent officiellement 26 activités différentes*. Telles que la garde d’enfants, l’assistance aux personnes âgées ou dépendantes, ainsi que de multiples prestations réalisées à domicile ou dans l’environnement immédiat (entretien de la maison, petits travaux de bricolage, de jardinage, assistance administrative ou informatique, soutien scolaire, livraison de repas…).

Ce secteur génère près de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et environ 1,2 million d’emplois, précise la Direction générale des entreprises (DGE),  rattachée à Bercy, dans sa dernière étude Théma   « Un marché confronté à des défis majeurs d’ici 2030 », publiée fin novembre, à l’occasion du Salon des SAP 2023.

« En 2020, 14 % des ménages ont déclaré engager des dépenses de services à la personne, selon la DGE. Le volume d’activités réalisées dans ces secteurs représente près de 850 millions d’heures, et apparaît relativement stable ces dernières années, hors crise sanitaire. »

Selon une étude récente du cabinet Oliver Wyman pour la FESP (1), Fédération des services aux particuliers, publiée en septembre 2023,  environ 4 millions de particuliers sont utilisateurs des SAP  en France.

L’assistance aux personnes âgées et l’entretien de la maison représentent l’essentiel des activités, avec près de 73 % des heures déclarées et 76 % du chiffre d’affaires du secteur.

Aujourd’hui, l‘utilisateur de SAP a plusieurs options : soit il choisit d’employer directement un intervenant (par ex. une femme de ménage) – dans ce cas, il est qualifié de particulier-employeur, ou bien il fait appel à un tiers, entreprise privée, association ou organisme public, opérant soit comme mandataire (intermédiation) soit comme prestataire direct.

Parts de marché

Le marché national des SAP se partage pour moitié entre les particuliers-employeurs – 48% du total des heures rémunérées – , et le recours à des tiers, entreprises privées, auto-entrepreneurs, associations ou organismes publics…
« En 2018 (date des derniers chiffres de la Dares), les parts de marché en nombre d’heures facturées se répartissent comme suit : 48,3 % pour les particuliers-employeurs; 30,3 % pour les associations et 21,4 % pour les entreprises. « Cependant, seules les entreprises sont en croissance sur le long terme avec une augmentation de +8 % par an du nombre d’heures facturées entre 2010 et 2021. Ce sont elles qui assurent la pérennité du secteur. » (source : Oliver Wyman)

 

Selon l’étude Théma de la DGE, les intervenants traditionnels des SAP (qui sont des associations et des établissements publics) opèrent principalement dans les services d’assistance aux personnes âgées ou handicapées, qui représentent environ 70 % de leur activité en 2020.

Les entreprises privées ont des activités plus diversifiées : 49 % d’assistance aux personnes âgées ou handicapées, 43 % de services de la vie quotidienne et 8 % de garde d’enfants.

Quant aux prestations des micro-entrepreneurs, encore très minoritaires (1,6% du total des heures de SAP facturées en 2021), elles se concentrent quasi-intégralement dans les services du quotidien, notamment les travaux ménagers, le jardinage/bricolage et le soutien scolaire. (…)

Une proportion croissante d’entreprises privées

Entre 20210 et 2021, la part des entreprises privées dans les opérateurs de SAP (hors micro-entrepreneurs) « a augmenté de 47%  à 69%,  tandis que la part des associations a diminué de 43 à 25 % (et celle des organismes publics de 10% à 5%). Dans un contexte de tension sur l’emploi, l’explication peut être liée à la plus grande attractivité des entreprises avec des rémunérations plus élevées et une meilleure capacité de formation des employés, » note l’étude d’Oliver Wyman.
« Les entreprises privées sont les seuls acteurs à connaître une croissance des heures facturées sur le long terme, ce qui témoigne de la compétitivité de ce modèle par rapport au reste du secteur. Leur croissance qui s’élève à 8 % par an en moyenne permet d’éviter le décrochage total du secteur et une destruction d’emplois dans un contexte où l’ensemble du secteur reste durablement fragile. » (Source : cabinet Oliver Wyman)

 

Avec un effectif estimé à 1,5 million d’intervenants (y compris les assistantes maternelles), les SAP représentent 7 % des emplois marchands du pays. « Cela représente de 500 000 à 600 000 emplois en équivalent temps plein » (ETP), évaluent les auteurs de l’étude du cabinet Oliver Wyman.

Beaucoup de salariés du secteurs travaillent à temps partiel.

Certains complètent leur rémunération de façon « informelle », par des prestations non-déclarées.  On sait qu’une part des clients des SAP continuent à payer ces services « de la main à la main »…

Marché noir. Le Cabinet Oliver Wyman évalue la part du « travail informel » à l’équivalent de 42% de toutes les activités de SAP en 2021 (déclarées et non-déclarées). Cette part du travail « souterrain » ayant atteint un pic de 47% en 2018.

La professionnalisation de l’offre et les différents dispositifs publics incitatifs depuis la loi Borloo de 2005, ont contribué à réduire la part du travail non-déclaré (voir infra).

L’étude d’Oliver Wyman souligne que, dans les SAP déclarées, « les conditions d’emplois sont bonnes avec des salaires nets proposés en moyenne 20 à 30 % plus élevés que dans d’autres secteurs similaires tels que l’hôtellerie-restauration et le ménage en entreprises. »

Il est à noter que le secteur des SAP contribue au développement de l’emploi dans les territoires et joue un rôle sociétal incontestable.

Les départements ruraux sont ceux où les services à la personne occupent la place la plus importante de l’emploi salarié total. Dans 70 % des départements ruraux, les SAP font partie du top 5 des secteurs les plus pourvoyeurs d’emploi.

Rappelons que l’essentiel des emplois en question sont non-délocalisables.

Le secteur des services à la personne est intensif en main d’œuvre : « Il faut en moyenne 25 salariés pour générer un million d’euros de chiffre d’afaires. »

* 26 métiers différents

La loi du 26 Juillet 2005 (dite loi Borloo) définit les services à la personne comme l’ensemble des activités visant le bien-être des individus à leur domicile. Ils représentent aujourd’hui vingt- six métiers rassemblés en trois segments : les aides aux familles; les services de la vie quotidienne; les services aux personnes dépendantes. La convention collective ajoute à cet ensemble les services aux salariés sur leur lieu de travail (conciergeries d’entreprise, intermédiation de services à la personne, livraison de courses, etc.), alors qu’une définition économique du secteur devrait y inclure d’autres services rendus à domicile tels que la coiffure à domicile.  (Source : cabinet Oliver Wyman)

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Un impact social & sociétal bénéfique

Le secteur des SAP  procure des emplois à une partie de la population dont l’accès au marché du travail serait autrement plus difficile. C’est le cas des personnes faiblement qualifiées auxquelles les entreprises du secteur apportent un encadrement, de la formation et de la professionnalisation.

Par ailleurs, il est à noter qu’un employé sur cinq dans les SAP est né à l’étranger, que 90% des intervenants sont des femmes, et près de la moitié sont âgés de plus de 50 ans.

La DGE reconnaît dans son étude ce rôle d’intégration sociale que jouent les métiers des SAP : « ils représentent une opportunité d’insertion sur le marché du travail pour des personnes peu qualifiées et parfois éloignées de l’emploi. »

L’essor des SAP au cours des vingt dernières années, fondés sur la délégation à des tiers des tâches domestiques du quotidien, a permis à de nombreuses personnes de mieux concilier leur vie personnelle et la vie active.

Les SAP ont ainsi participé à l’augmentation du taux d’activité des femmes.

On citera l’impact positif de la garde d’enfants de moins de trois ans et des cours de soutien scolaire à domicile.

Les SAP ont permis aussi de répondre au défi d’une population vieillissante en permettant le maintien dans leur foyer des personnes âgées et/ou dépendantes.

On se rappellera que pendant l’épidémie de Covid, en particulier pendant les épisodes de confinement, les intervenants des SAP ont joué un rôle irremplaçable de maintien du lien social, notamment pour des personnes isolées ou dépendantes, en leur apportant, au delà des services et des soins prodigués, une présence, de l’écoute, de la bienveillance, bref de la chaleur humaine.

Aides ménagères, assistantes de vie, fournisseurs de repas, aides maternelles… Les acteurs des SAP sont des tisseurs de lien social. Ils contribuent incontestablement à l’amélioration de la qualité de vie!

En facilitant le maintien à domicile des personnes dépendantes, les prestations de SAP réduisent aussi les dépenses publiques qui auraient dû être engagées si ces personnes avaient été placées en établissement, fait valoir l’étude du cabinet  Oliver Wyman.

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La démographie et le cadre réglementaire & fiscal:

deux facteurs structurants du secteur

 

Le vieillissement de la population, l’engagement croissant des femmes dans la vie active, l’augmentation du nombre de familles monoparentales, autant de tendances de fond qui nourrissent le recours aux SAP.

Selon le cabinet Oliver Wyman,  la demande potentielle annuelle de SAP croît en volume de 0,9%.

La France compte 18,6 millions de personnes de plus de 60 ans en 2023 et en aura 20,8 millions d’ici à 2030. Si l’on ajoute le souhait des personnes âgées de rester chez elle, ces éléments devraient entraîner une forte croissance des besoins en services à la personne au cours de la décennie, confirme la DGE dans son étude Théma.

Selon une  enquête de France Stratégie sur l’emploi à horizon 2030, que cite le Cabinet Oliver Wyman, le secteur  des SAP aura besoin de procéder à 533 000 recrutements d’ici à la fin de la décennie, afin de répondre à la demande. Or ces projections ne comptent que les seules aides à domicile, les services d’aides à la famille et assistantes maternelles. (voir encadré in fine)

Pour Oliver Wyman, le besoin en emplois dans les services à la personne à l’horizon 2030 pourrait être porté à plus d’un million si l’on inclut les agents d’entretien.

Et en se comparant à d’autres pays d’Europe, l’étude met en évidence « un gisement de 11% à 36 % d’emplois supplémentaires potentiels si la France atteignait les taux des leaders européens » en matière de SAP. Ce qui  correspondrait « à environ 140 000 à 460 000 emplois supplémentaires. »

De la loi Borloo à l’avance immédiate du crédit d’impôt…

La croissance du marché des services aux personnes est aussi  « intrinsèquement liée à l’évolution du cadre réglementaire », souligne l’étude.

  • Le marché des SAP a connu une période de forte croissance après la loi Borloo de 2005, Celle-ci, portée par le ministre du Travail et de la cohésion sociale de Jacques Chirac, Jean-Louis Borloo, visait trois objectifs : rendre la demande solvable ; simplifier l’accès des usagers comme des opérateurs aux services à la personne ; professionnaliser le secteur.
  • Entre 2005 et 2010, la croissance des services à la personne en France a atteint 6 % par an en moyenne (contre 2 % tous secteurs d’activité confondus), particulièrement en début de période où le plan Borloo a généré la majorité de ses effets.  Atteignant les 935 millions d’heures déclarées en 2010, ce secteur a généré la création de 360 000 emplois (soit 130 000 en équivalent temps plein – ETP). « Ce qui a notamment permis de réduire la part de travail non déclaré dans le secteur de 40 à 30 % ! »
  • Les années 2010 à 2015 ont été marquées par la suppression du régime de cotisation au forfait et des menaces de remise en cause du crédit d’impôt bénéficiant aux utilisateurs de SAP : « Cet environnement difficile a déstabilisé le secteur, entraînant la destruction de 140 000 emplois et une remontée du travail non déclaré autour de 45 % en 2016, » souligne le cabinet Oliver Wyman.

 

Le crédit d’impôt « instantané », un accélérateur des SAP

La fin du décalage fiscal d’un an, avec la mise en place du crédit d’impôt en « avance immédiate » à partir de janvier 2022 est un facteur incitatif particulièrement favorable à l’essor des SAP.  Car le particulier utilisateur de ces services ne doit plus débourser que 50 % du prix des prestations.

Par ailleurs, cette réforme devrait ouvrir l’accès aux SAP à des catégories sociales aux revenus plus modestes qui, auparavant, n’avaient pas assez de trésorerie pour attendre un an le remboursement du crédit d’impôt…

Oliver Wyman juge « l’impact extrêmement positif sur le secteur, similaire à celui de la loi Borloo, avec une création d’emplois estimée entre 290 000 à 440 000 et une diminution du marché non déclaré de 42 % en 2021 à environ 33 % en 2026. »

Cependant les auteurs de l’étude mettent en garde:  « La réalisation de ce potentiel dépend, entre autres, de la communication autour du dispositif et suppose un cadre réglementaire stable, sans réforme défavorable venant déstabiliser le secteur… »

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Les entreprises des SAP doivent conforter leur modèle économique

Oliver Wyman fait ressortir combien les entreprises du secteur des SAP sont sensibles aux fluctuations du cadre réglementaire et fiscal.  Evolutions, remises en cause des dispositifs, incertitudes, pèsent sur les marges bénéficiaires des opérateurs, qui sont plus faibles que dans d’autres métiers de services :

« Le taux de résultat net moyen est de 1,5 % entre 2010 et 2021.  En constante diminution de 2015 à 2020, il est près de deux fois inférieur à celui de secteurs similairement intensifs en main d’œuvre tel que l’hébergement et la restauration (3,6 %), le transport et l’entreposage (3,1 %) ou encore l’intérim (2,6 %). Ainsi les entreprises de services à la personne apparaissent particulièrement vulnérables. »

Défi RH.  La DGE pointe pour sa part parmi les enjeux décisifs « les problèmes d’attractivité, de recrutement et de fidélisation » des salariés du secteur des SAP.

D’autant que la pyramide des âges va se traduire par de nombreux départ à la retraite d’ici à 2030 : la DGE évalue  les besoins de recrutement à 250 000 emplois ETP, en tenant compte des départs à la retraite, d’ici à la fin de la décennie.

Selon la Direction générale des entreprises, « l’évolution du secteur nécessitera  une diversification et un élargissement des offres de services pour répondre à une demande en constante augmentation. La digitalisation émerge comme une solution incontournable pour optimiser les processus, améliorer la qualité des services et renforcer l’efficacité opérationnelle. »

Cependant la DGE reconnaît que « la simplification des procédures administratives est essentielle pour faciliter l’accès aux services à la personne. »

C’est pourquoi, selon la DGE, « les interventions de l’État s’attachent à garantir la diversité de l’offre, à permettre le développement des modèles existants, tant du côté associatif que de celui des entreprises, à attirer des nouveaux acteurs et à favoriser l’innovation… » 

« L’État a mis en place un tarif plancher à 22 euros/H en 2022 , augmenté à 23 euros/H en 2023, pour chaque heure d’aide et d’accompagnement réalisée par un organisme prestataire. Une dotation complémentaire au tarif plancher prestataire, pouvant aller jusqu’à 3 euros de l’heure la complète pour améliorer la qualité de service. Cette dotation est encadrée dans un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens signé avec le Conseil départemental, après sélection par appel à candidature. » (Source DGE)

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Un bilan positif pour les finances publiques

Le bilan s’avère positif pour le budget de l’État selon les calculs du cabinet Oliver Wyman: « Le coût des différents dispositifs de soutien public aux SAP est très largement compensé par les bénéfices directs et indirects générés par le secteur », affirme l’étude.

« La réduction du marché non déclaré, la création d’emplois et le plus large accès à des services favorisant la qualité de vie, sont autant d’arguments qui montrent que soutenir le secteur est un investissement qui rapporte plus qu’il ne coûte à la société française« , notent les auteurs.

Les calculs du cabinet Oliver Wyman montrent que pour chaque euro qu’il « investit » dans le secteur des services à la personne en 2021, l’État bénéficie de1,48 euro de retour sur investissement .

Ce bilan fait apparaître un solde global positif de 3,8 milliards d’euros pour les comptes publics en 2021, entre d’une part les dépenses de soutien fiscales et sociales, et, d’autre part, les bénéfices directs et indirects.

Au titre des recettes directes, figurent les cotisations sociales versées par les intervenants des SAP, l’impôt sur les sociétés, la TVA, la taxe sur les salaires des associations ou encore la réduction du chômage.

Parmi les bénéfices indirects, l’étude mentionne « les coûts évités ou d’autres recettes induites par le développement du secteur ». Et notamment, lorsque les SAP permettent « d’éviter des dépenses publiques de support aux personnes dépendantes en établissement et la garde des enfants de moins de trois ans, tout en apportant un niveau de satisfaction élevé aux utilisateurs. » L’étude cite aussi « la hausse du taux d’activité des femmes tant par les recrutements au sein du secteur (des SAP) que par le temps d’activité dégagé pour les ménages utilisateurs. »

De même, « le soutien scolaire participe à la réduction du taux de redoublement des enfants en difficulté scolaire », fait valoir l’étude. « Enfin, est-il précisé, les services à la personne ont des impacts ‘relatifs’ de nature économique et sociale, difficilement mesurables, mais qui constituent de réelles ‘externalités’ positives : baisse du coût social lié à l’exclusion et à la précarité; amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires (des SAP); meilleure qualité de service grâce à la professionnalisation du secteur . »

(1) Cette étude fait notamment suite à un précédent rapport d’Oliver Wyman paru en 2012 et dont Consulendo avait rendu compte en son temps : « Services à la personne – Bilan économique et enjeux de croissance » – Par Bruno Despujol, Benjamine Proisy et Guillaume Thibault. Ce rapport concluait que les SAP représentaient un important gisement de croissance additionnelle pour la France : « En comparaison avec le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, le potentiel de croissance du chiffre d’affaires et d’emplois du secteur est élevé en France. Les services à la personne représentent 3 % du PIB aux Pays-Bas et 2 % au Royaume-Uni, contre seulement 1,1 % en France. » A condition de conforter le mouvement de professionnalisation du secteur et de lui garantir la stabilité du cadre réglementaire et fiscal.

# Les créations d’emplois dans les SAP estimées par France Stratégie et la Dares, selon « Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région? »(2023)

 La projection concerne deux familles de métiers assimilées aux activités des services à la personne : les aides à domicile et aides ménagères, et les employés de maison.  « Les services à la personne n’étant pas une notion statistique mais juridique, ces familles de métiers ne recouvrent pas tous les services à la personne (ainsi les activités d’assistantes maternelles, de jardinage, de cours particulier ne sont pas couvertes par l’étude), mais ces familles de métiers approchent les activités d’accompagnement des personnes fragiles et de ménage à domicile. »

« Dans le secteur des aides à domicile et aides ménagères, 305 000 postes seraient à pourvoir entre 2019 et 2030 dont 207 000 dus aux départs en fin de carrière et 98 000 aux créations nettes d’emplois qui correspondent à la croissance induite par les besoins supplémentaires d’aide et d’accompagnement à domicile. Ces postes à pourvoir représentent 55% de l’emploi de ce métier en 2019. C’est le 3e métier comptant le plus de postes à pourvoir, après les agents d’entretien et les enseignants.

« Du côté des employés de maison, 81 000 postes seraient à pourvoir, dont 4 000 créations nettes. De fortes disparités régionales sont à signaler: beaucoup de postes sont à pourvoir en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, en proportion, moins dans la partie Nord-Ouest.

« Au total, 386 000 postes sont pourvoir d’ici 2030, dont 102 000 créations nettes et 284 000 départs à la retraite à remplacer.
« En 2010, selon l’Insee, les salariés des services à la personne réalisaient en moyenne environ 65% d’un temps plein (dont 40% dans une activité spécifique aux services à la personne)*. Ainsi, en prenant en compte ce temps partiel, environ 250 000 ETP seraient à pourvoir.  » (Source : DGE Théma Novembre 2023)

(*) Insee Première – Les services à la personne – Juillet 2013.

 

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