PME, TPE, commerçants… Comment survivre à l’épreuve du re-confinement?

Le retour à un confinement national pourrait être, cette fois,  fatal à de nombreux commerçants, indépendants, TPE, privés d’activité. Les organisations professionnelles, soutenues par le Sénat, se sont mobilisées pour obtenir une réouverture des magasins au plus tôt. Le gouvernement incite au basculement vers l’économie « digitale »…

 

Jusqu’à il y a peu, les gouvernements nommés par Emmanuel Macron s’étaient acquis les faveurs du monde entrepreneurial et patronal. La politique économique et les déclarations encourageant l’initiative privée (loi PACTE, baisse des charges, réforme des retraites…) avaient de quoi plaire aux  chefs d’entreprise. D’autant que la reprise de la croissance et de l’emploi confortait tout le monde sur le bien-fondé de la voie choisie…

Mais la pandémie de Covid-19 a brisé cette lune de miel.

Le premier confinement de huit semaines, certes subi comme un coup de massue, n’a guère provoqué de révolte dans les entreprises -auxquelles l’Etat n’a pas ménagé son soutien, sous forme d’aides et de report de charges.   Il n’en va pas de même pour le second confinement décrété le 30 octobre pour un mois, au moins…

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Parce que les professionnels se sont adaptés à la crise sanitaire, l’activité économique a pu se poursuivre tant bien que mal… 

 

  • Le contexte actuel est très différent du premier confinement où tout avait été improvisé dans l’urgence. Depuis, toutes les entreprises ont investi dans des équipements de protection, ont réaménagé les espaces de travail, repensé leur organisation;  elles appliquent scrupuleusement des protocoles sanitaires rigoureux… Tous les secteurs se sont adaptés, même les plus petites entreprises et commerces de proximité, au prix d’un accroissement substantiel de leurs dépenses en matière de matériels et produits de protection sanitaire, alors que, pour beaucoup d’entre elles, leur chiffre d’affaires a diminué voire disparu…  Les efforts des entreprises et de leurs collaborateurs ont payé : ils ont permis, avec plus ou moins d’intensité, à l’activité économique de se poursuivre dans notre pays, vaille que vaille, et aux Français de continuer à vivre sans pénuries.

 

  • Notons que l‘annonce du second confinement est intervenue à la suite d’un durcissement des autres mesures sanitaires imposées cet automne : généralisation du port du masque; couvre feu de 21 heures à 6 heures… Dès lors la fermeture administrative de nombreuses activités de restauration et commerces spécialisés qui avaient renforcé leurs dispositifs de sécurité (en comparaison par rapport à la situation pendant le premier confinement) est devenue incompréhensible.

 

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Librairies fermées!

Les premiers professionnels à sonner le tocsin furent les libraires indépendants : on les obligeait à fermer boutique, alors que les grandes surfaces et Amazon pouvaient continuer à vendre des livres…  Le bon sens aurait commandé de revoir cette interdiction sélective en évaluant si un client a plus de chances de se contaminer dans une libraire que dans les allées d’un grand magasin…

Eh bien, non : le gouvernement a tranché en interdisant aux grandes surfaces de vendre des livres! Evidemment il est dans l’incapacité de l’interdire au géant Amazon, lequel se frotte les mains de cette aubaine…

A partir de cette décision ubuesque, emblématique de la Bureaucratie française, la fronde s’est étendue à tous les commerces et services spécialisés interdits à leur tour d’exercer leur activité : coiffeurs, fleuristes, commerces de l’habillement, de la chaussure, de la culture, de l’électroménager, du multimédia, du meuble, du sport, du jouet, de l’optique, de la beauté, de la parfumerie, de la bijouterie-horlogerie, des arts de la table, du spectacle vivant, du cirque, etc.

« Si rien ne change, les rideaux vont définitivement se baisser en masse partout à travers le territoire« 

  • A l’annonce du re-confinement, les organisations patronales sont montées au créneau. Ainsi la CPME s’alarme du  « danger de mort qui menace le commerce de proximité déjà fragilisé par le commerce en ligne. » La Confédération estime qu’en dépit des aides gouvernementales annoncées, celles-ci « ne sauraient suffire à couvrir l’ensemble des pertes : si rien ne change, les rideaux vont définitivement se baisser en masse partout à travers le territoire. »

 

Les « oubliés de la ‘lock-down nation‘ » refusent de mourir…

  • Dans une tribune publiée le 1er novembre par le Journal du Dimanche , Marc Sanchez, secrétaire national du SDI (Syndicat des indépendants) et plusieurs personnalités de l’écosystème entrepreneurial, comme Yves Jégo, Thibault Lanxade et l’économiste Marc Touati, lancent un appel pressant au gouvernement pour qu’il ne sacrifie pas « l’armée de l’ombre des TPE ». Ces millions d’entrepreneurs indépendants constituent, rappelle le SDI, « un rempart ,hélas ignoré, contre l’inactivité et le chômage »; il s’agit d’un « microcapitalisme de proximité qui repose sur la valeur ajoutée du travail« :  « Des dizaines de milliers de microstructures qui font encore vivre, sans argent public, un entrepreneur et sa famille avec moins d’un smic… »
Pour les signataires de cette tribune « le re-confinement, quelle que soit sa légitimité sanitaire, s’est abattu sur les TPE comme une nouvelle déflagration après le confinement du printemps et les restrictions administratives sectorisées de septembre. Les artisans, commerçants, restaurateurs, coiffeurs, libraires, professionnels de l’événementiel, etc. ne sont plus seulement ‘en danger’, mais proches du coup de grâce. (…) Selon la Banque de France, 150.000 TPE sont menacées de cessation de paiements. (…) Les déclarations compassionnelles des responsables publics laissent craindre le pire, et une inquiétante option ‘schumpétérienne’ résonne déjà comme une renonciation : la destruction accomplirait son œuvre créatrice futuriste au profit d’une société d’innovation qui n’attendait que d’enterrer l’ancien monde. Mais après la ‘start-up nation’, la ‘lockdown nation‘ ne laisserait pour le présent que des cadavres économiques et des drames humains dont aucun technocrate n’aura appris à gérer la facture pharaonique. »

 

La rue Crébillon

  • Dans la foulée, le Sénat adopte un amendement porté par Philipe Bas, le rapporteur du projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire, qui donne aux préfets le pouvoir de « permettre la réouverture des commerces si les conditions sanitaires sont réunies. » Mais alors que l’Assemblée nationale rejette cet amendement, de nombreux maires prennent des arrêtés municipaux pour permettre l’ouverture de ces commerces de proximité jugés « non-essentiels ». Pas étonnant, ce sont les mêmes qui se plaignent depuis des années de la « désertification économique » de leurs centres-villes

 

  • Rien n’y fait.  S’obstinant dans sa ligne « perdant-perdant », le gouvernement Castex décrète qu’à compter du 4 novembre seuls les « produits de première nécessité » pourront être commercialisés dans la grande distribution (magasins de plus de 400 m2), les autres rayons seront fermés par souci « d’équité entre les petits commerces et les grandes surfaces ».  Les autorités justifient ces mesures restrictives par la nécessité impérieuse de réduire les flux de circulation des personnes afin de freiner les occasions de contamination… Mais auquel cas, il eût été plus judicieux de prendre comme critère la notion de « proximité », qui permet de limiter les déplacements des clients et ne pénalise pas le commerce indépendant, plutôt qu’une nomenclature par produit…
« Pour assurer une équité de traitement entre les petits commerces et les grandes surfaces, seuls les rayons proposant des produits de première nécessité pourront demeurer ouverts dans les supermarchés et les hypermarchés ainsi que dans les grandes surfaces spécialisées. Cette disposition est appliquée par un décret publié le 3 novembre 2020. (…) Les supérettes, d’une surface de vente inférieure à 400 m², ne sont pas concernées par ces restrictions. (…)
Une jauge d’une personne pour 4 m² devra être respectée dans tous les commerces. Cette mesure, qui était jusque-là une recommandation et s’appliquait aux plus grands centres commerciaux, est désormais obligatoire pour l’ensemble des commerces »

 

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« Plus de 1,2 million d’emplois de salariés et d’indépendants menacés… »

Arguant que plusieurs centaines de milliers de points de vente à travers la France et plus de 1,2 million d’emplois salariés et d’indépendants sont aujourd’hui menacés, une vingtaine de fédérations professionnelles du commerce spécialisé(*), soutenues par la CPME et le Medef, ont lancé le 2 novembre un appel au gouvernement lui demandant « de rouvrir tous les commerces dès le 13 novembre et de mettre en œuvre de véritables mesures de soutien à ces entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur. »

Ces fédérations dénoncent une « décision de fermeture injuste, inéquitable et lourde de conséquences économiques, sociales et territoriales. »

« Injuste car les commerces ont, depuis le 11 mai dernier, mis en place toutes les mesures permettant d’assurer la sécurité des collaborateurs et des consommateurs (masques, gel, distanciation sociale, limitation du nombre du clients, isolement des produits…) Grâce à ces efforts, nous savons que nos commerces ne sont aujourd’hui pas responsables de la propagation du virus« , souligne leur communiqué.

  • Ces organisations professionnelles font valoir que les décisions gouvernementales – comme tout le monde peut le constater (et y contribue aussi!) – « laissent le champ libre à la seule vente à distance et fait des géants internationaux les grands gagnants de cette crise. »  Elles estiment que, les ventes en ligne ne représentant en moyenne que 10% de l’activité des commerces de détail,  » les solutions alternatives – click and collect, prise de rendez-vous, livraison – permettront seulement de maintenir une part résiduelle de l’activité des points de vente mais, en aucun cas, elles n’assureront la survie des commerces. »

« Le risque de la disparition massive des commerces est réel, aussi bien dans les petites et moyennes villes que désormais dans les grandes agglomérations »

« La période des fêtes de Noël – la plus importante pour la plupart des commerçants – représente entre 20% et 60 % du chiffre d’affaires de l’année. Faute de pouvoir réaliser leur activité, et dans une situation financière déjà extrêmement fragile après huit mois de crise sanitaire, la survie de milliers de commerçants est menacée, ainsi que des centaines de milliers d’emplois à travers toute la France.  Toutes (les villes) souffrent des mêmes maux : fermeture, mouvements sociaux, télétravail, absence de tourisme, politique d’aménagement défavorable à l’accès aux commerces… Plus que jamais, nous tirons la sonnette d’alarme : la vitalité et la force du lien social dans nos territoires sont en danger !    (…)      Les décisions prises ne peuvent être acceptées que lorsqu’elles sont comprises et ressenties comme justes par tous. Force est de constater que ces conditions ne sont aujourd’hui pas réunies et que les inégalités et les incompréhensions restent criantes. C’est la raison pour laquelle, nous vous demandons solennellement de rouvrir dès le 13 novembre l’ensemble des commerces dans un cadre responsable et équitable. Cette solution est la seule possible !Faute de vaccin disponible à court terme, que ferons-nous si dans les prochains mois une 3ème ou une 4ème vague de propagation de la Covid-19 survient ? Devrons-nous à nouveau fermer ? Revivrons-nous une nouvelle fois ce jour sans fin ? Les commerces ne survivront pas à ces fermetures successives. (…)  Au moment où les Français commencent leurs achats de Noël, il est plus que jamais essentiel de mettre en œuvre, ensemble, les moyens les plus adaptés pour accueillir les clients en toute sécurité. Cela suppose une réouverture responsable des points de vente pour permettre à une partie des Français d’anticiper leurs achats et de ne pas les concentrer sur les toutes dernières semaines de l’année. Nous sommes prêts à travailler avec le Gouvernement au renforcement, lorsque cela est possible, des règles sanitaires. (…) Ce sauvetage du commerce suppose également des mesures d’accompagnement à la hauteur des enjeux compte tenu d’une fin d’année à très haut risque. »

 

(*) Appel lancé  le 2 novembre par les organisations suivantes : ROF, Rassemblement des Opticiens de France, FEC, Fédération des Enseignes de la Chaussure, FNDMV, Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage, UBH, Union de la Bijouterie Horlogerie, FIDH, Fédération des Industries Diverses de l’Habillement, Fédération de la Maille, de la Lingerie & du Balnéaire, FCJPE, Fédération des Commerces spécialistes des Jouets et des Produits de l’Enfant, FFF, Fédération française de la franchise, UCV, Union du Grand Commerce de Centre-Ville, CdCF, Conseil du Commerce de France, FFPS, Fédération française de parfumerie sélective, Fédération Française du Prêt à Porter Féminin et de France Industries créatives, FNH, Fédération Nationale de l’habillement, FCJPE, Fédération des Commerces spécialistes des Jouets et des Produits de l’Enfant, Procos, Fédération pour la promotion du commerce spécialisé, Alliance du Commerce, FCA, Fédération du Commerce Coopératif et Associé, UFIMH, Union Française des Industries Mode & Habillement, FNAEM, Fédération française du Négoce de l’Ameublement et de l’Équipement de la Maison, Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin, Union Sport & Cycle, CAT, Confédération des Arts de la Table.

 

  • Clause de revoyure. Dans un communiqué publié le 3 novembre, le gouvernement précise que ces mesures de restrictions au commerce, « transitoires, seront réévaluées sous 15 jours, dans le cadre de la clause de revoyure annoncée par le Premier ministre le 29 octobre. »

 

Audition d’Alain Griset par le Sénat

 

La vague « d’incompréhension et de contestations » soulevée par la fermeture administrative des commerces classés comme « non essentiels », a conduit la commission des affaires économiques du Sénat a auditionner, le 2 novembre, Alain Griset, ministre délégué chargé des PME.

Les sénateurs reconnaissent que pour de nombreux commerçants indépendants « la préparation des fêtes de Noël représente une ultime possibilité de rattraper les pertes engendrées par le premier confinement. »

Or la réponse apportée jusqu’à présent par le Gouvernement, « à savoir fermer les rayons livres puis les rayons non-essentiels des grandes surfaces, n’est pas satisfaisante », jugent les sénateurs.

Pour Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques, « lutter à court-terme contre la covid-19 doit pouvoir se faire en s’assurant que les commerçants, à long-terme, pourront se relever de cette période. Or fermer des rayons pénalisera à la fois le consommateur et le producteur, privé d’un débouché important. En outre, cela n’apportera pas un centime de plus aux commerces de proximité. »

Les Sénateurs appellent le gouvernement à privilégier la piste d’adaptations locales, décidées par les préfets en fonction de la situation sanitaire.

Suite au rejet par l’Assemblée de l’amendement voté à l’unanimité par le Sénat (cf. plus haut),  Sophie Primas note que « tout se passe comme si le Gouvernement craignait que les préfets n’autorisent des ouvertures là où le virus continue de circuler rapidement. Mais les préfets sont les représentants du Gouvernement, ils appliquent sa politique ; ils ne le feraient qu’après s’être assuré de l’absence de danger. Le fameux couple ‘préfet-maire’, tant vanté, est un tandem très précieux sur lequel il faut s’appuyer pour apporter des réponses pertinentes. »

Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des
Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises

Après avoir rappelé devant les sénateurs l’importance et le renforcement des mesures de soutien apportées par le gouvernement aux entreprises affectées par la diminution ou l’arrêt de leur activité, – soutien parmi les plus massifs en Europe, le ministre chargé des PME, Alain Griset, a reconnu qu’à ce stade, « nous n’avons aucune garantie que le virus ne perdurera pas pendant encore plusieurs mois… Pour autant, il faut que l’économie puisse continuer à tourner quelle que soit la durée de l’épidémie. » Lui même chef d’entreprise, il a dit comprendre parfaitement la détresse des PME, TPE et des indépendants : « Nous comprenons le désir de chacun de pouvoir continuer à travailler ».

Le ministre a concédé que « l’État ne pourrait pas indéfiniment continuer à mettre 15 milliards tous les mois » pour soutenir les entreprises.  Il s’est dit disponible pour poursuivre  le dialogue avec les acteurs et  l’ensemble des représentants des branches concernées afin d’étudier « de quelle manière on pourrait amener des éléments de sécurité sanitaire au ministère de la Santé et au Conseil de défense pour permettre de reprendre une activité,  y compris dans une période sanitaire compliquée…»

Accélérer la transition numérique des TPE et des commerçants pour initier des solutions alternatives

crédit photo : Mohamed Hassan – Pixabay

Le ministre Alain Griset a par ailleurs rappelé que le gouvernement mettait à disposition une enveloppe de 100 millions d’euros pour accélérer la numérisation des PME-TPE et leur permettre de développer leurs ventes en ligne.

A cette occasion, le Sénat, auteur d’un important rapport sur la numérisation des PME (*), a réitéré son appel à « un véritable changement d’échelle de la politique gouvernementale de soutien en la matière, en clarifiant les diverses initiatives existantes et en renforçant le soutien financier à l’équipement et à la formation numérique. »

D’ores et déjà, des grandes plateformes du e-commerce invitent les TPE ne disposant pas de leur propre site d’utiliser leur « place-de-marché » mutualisée. Tels Cdiscount ou eBay qui  ont annoncé ouvrir gratuitement pendant trois mois leur market-place pour soutenir les commerçants indépendants…

Le groupe La Poste propose d’accueillir, à des conditions préférentielles  pendant le confinement, commerçants, artisans, restaurateurs, sur sa plateforme de vente en ligne et de livraison à domicile, « Ma Ville Mon Shopping ».

(*)  » L’accompagnement de la transition numérique des PME : comment la France peut-elle rattraper son retard? » Rapport de Pascale Gruny, sénatrice de l’Aisne -Juillet 2019

 

Bercy offre un chèque de 500 euros pour faciliter le basculement vers l’e-commerce…

Le gouvernement incite les artisans, commerçants et indépendants qui sont dans l’obligation de fermer leur commerce,  à « développer un service de livraison et de retrait de commande, afin de maintenir leur activité ».

On sait cependant que les ventes en lignes pour un commerce traditionnel, ne représentent en moyenne que 10 à 15% de son chiffre d’affaires habituel. Ce qui ne permettra pas de compenser la perte totale du CA pour les entreprises qui ont dû fermer par décision gouvernementale… Bercy précise toutefois que le chiffre d’affaires généré par ces ventes (« Click-and-Collect« ) « ne sera pas pris en compte dans le calcul de l’aide au titre du Fonds de solidarité : ainsi un commerçant fermé administrativement peut recevoir une indemnisation mensuelle du Fonds allant jusqu’à 10 000 euros. »

Tous les commerces fermés administrativement ainsi que les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration peuvent recevoir un chèque de 500 euros afin de les aider à financer l’acquisition de solutions numériques de vente à distance.

Prévue pour bénéficier à 120 000 entreprises fermées, cette aide financière « sera accordée sur présentation de factures à l’agence de services et de paiement, dans la limite de 500 €; elle pourra être versée dès janvier 2021″, précise le ministère de l’Économie dans un communiqué.

Les collectivités locales mobilisées. Un soutien immédiat de 20 000 € par commune permettra aussi d’accompagner les collectivités locales dans la mise en place de ces solutions, pour un montant total de 60 millions d’euros

L’État lance un appel d’offres aux prestataires de solutions numériques

Afin de soutenir la transition numérique des PME, l’État lance un appel à projets auprès d’offreurs de solutions numériques prêts à s’engager pour accompagner les petites entreprises, notamment les commerces, artisans, restaurateurs dans la mise en place de services permettant la vente en ligne et des offres de livraison de proximité, grâce notamment à la création d’un site marchand, de solutions de paiement en ligne, de référencement sur une « place de marché » locale…

Bercy précise que les offreurs seront notamment sélectionnés sur la base de « leur engagement à proposer une offre gratuite (ou un tarif préférentiel) de qualité pendant au moins la durée du confinement, et ce sans durée minimale d’engagement de la part de l’entreprise ; leur capacité à accompagner techniquement les TPE et PME à mettre en œuvre leur solution au travers de tutoriels, de mise en œuvre de dispositifs d’appui (hotline, chat en ligne,…) ; la capacité, notamment pour les places de marché et les services de livraison, à promouvoir les acteurs de proximité.
  • Les solutions numériques labellisées par le gouvernement à destination des commerçants et les offres préférentielles sont référencées depuis le 10 novembre sur le site dédié « clique-mon-commerce.gouv.fr »

 

crédit photo : Thorsten Frenzel – Pixabay

>>> Allo Bercy! Une ligne directe pour orienter les entreprises en difficulté

Depuis le lundi 2 novembre, Bercy a mis en place un numéro d’appel spécial d’information sur les mesures d’urgence pour les entreprises en difficulté:

il s’agit du  0806 000 245

Il est accessible du lundi au vendredi de 9 à 12 heures puis de 13 à 16 heures.

 

Ce numéro sert à renseigner et orienter les professionnels vers les différentes aides d’urgence mises en place, tels les reports de charges ou d’impôts, les prêts garantis par l’État, le Fonds de solidarité ou l’activité partielle.

Les CCI diffusent un « Kit numérique »  pour les commerces de proximité

Pour sa part, CCIFrance, le réseau des Chambres de commerce et d’industrie, se mobilise pour promouvoir le  « numérique de proximité », via  un « kit numérique » envoyé à leurs ressortissants sur tout le territoire : « Notre objectif est de faire connaître aux commerçants des solutions numériques pour continuer à garder le lien avec leurs clients pendant cette période difficile, grâce aussi à toutes les plates-formes numériques produites par les CCI. Nous voulons leur démontrer que cette digitalisation n’est pas si compliquée », explique Pierre Goguet, président de CCI France.

Ce  « kit numérique »  de proximité contient des documents produits par des experts des CCI  ( « Comment vendre et communiquer sur le numérique; le click-and-collect, décryptage et conseils pour le mettre en œuvre; les applis pour les commerçants présentes sur CCI Store;  la Marketplace d’e-services des
CCI »…)

Pour faire connaître ce « Kit » pratique, les CCI s’engagent à contacter dès maintenant 30 000 commerçants des secteurs d’activité particulièrement impactés par les conséquences de la crise sanitaire, tels que  l’habillement, la chaussure, le jouet, le livre, les bijoux, la restauration…

Un autodiagnostic en ligne pour les artisans

De leur côté, les Chambres de métiers proposent aux artisans de réaliser un autodiagnostic pour faciliter leur « transition digitale ». En 10 minutes, grâce cet autodiagnostic, un artisan peut mieux évaluer sa situation et ses besoins : présence sur Internet ; équipements numériques ; compétences humaines; démarche commerciale ; relations avec l’administration et les partenaires… Les réseaux des conseillers de CMA France présents sur tout le territoire, apportent conseils et accompagnement personnalisés aux artisans dans ce domaine.

Un guide pratique sur FranceNumérique

A l’intention des artisans, commerçants, restaurateurs, des TPE et des indépendants … Bercy annonce la publication d’un guide pratique en ligne sur France Num* pour les aider dans la numérisation de leur activité. Dans trois domaines prioritaires:

  • comment être visible en ligne
  • informer et garder le contact avec ses clients en faisant mieux connaître son offre
  • développer la vente par le retrait de commande, la livraison à domicile ou la vente en ligne

Ce guide pratique sera enrichi régulièrement.

*France Num est le portail national de la transformation numérique des entreprises